« Pourquoi parles-tu de langue dite créole, demanda l’enfant ? Tout simplement, parce que ce n’est pas la langue des créoles, ces colons originaires de France, et nés dans les îles, répondit le père. Qui sommes-nous donc, poursuivit l’enfant ? Nous sommes des descendants d’africains qui s’expriment dans une forme moderne de la langue de l’Égypte pharaonique, qu’il serait plus juste d’appeler woucikam. Ceci signifie que le terme créole, par lequel on la désigne, est abusif. Nous parlons une langue africaine qui, au cours de son histoire, a été contrainte d’intégrer un lexique français, poursuivit, le père...» Contre toute attente, ce père dit vrai. Notre langue maternelle n’est pas née entre le 17è et le 19è siècle, dans les possessions françaises d’exploitation sucrières. Elle existait bien avant. C’est une langue bantoue. Sa source est attestée au Moyen Empire de l’Égypte pharaonique, soit, entre 2033 et 1786 av. l’ère chrétienne. Son origine est, en conséquence, plus ancienne que le grec, le latin ou le français. Fait extraordinaire, ce fut, à ses débuts, une langue écrite. Aussi, notre culture n’est pas uniquement orale, et c’est la langue de la vallée du Nil qui éclaire le mieux les sociétés woucikam. Telles sont les conclusions de l’hypothèse la plus innovante jamais soutenue sur la langue dite créole à base lexicale française. À l’aide d’exemples poignants, l’auteur, Sesh Jean-Luc Divialle Djolo démontre la grande proximité du vocabulaire et de la grammaire de la langue dite créole, avec l’égyptien pharaonique. « Afin de mieux le comprendre, et vu sa nature bantoue, nous devons lui appliquer des règles grammaticales et syntaxiques africaines et non européennes », nous dit l’auteur. Il nous entraîne alors dans l’intimité de nos mots « créoles ». À l’aide de la méthode kuma, initiée par Dibombari Mbock, il nous livre le secret de leur véritable étymologie. Mais cette recherche s’avère bien plus étonnante. Le sesh (scribe) démontre que nous pensons le monde comme jadis les anciens égyptiens. En conséquence, c’est dans la vallée du Nil que se trouve la source de nos traditions culturelles. De notre cuisine, au carnaval, et de nos rites funéraires à la musique, gwo ka, biguine, bèlè, mazurka, Sesh Jean-Luc Divialle (Djolo) démontre la grande cohérence des sociétés woucikam dont la spiritualité ancestrale issue de l’Égypte pharaonique est la clé.
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